Parce que Gabor Szilasi aime observer le passage du temps à travers les individus, il a choisi de décrire l’intersection des rues Sainte - Catherine et Saint-Laurent en y montrant tout d’abord les gens et leurs activités. Comme il se dit curieux de nature, grâce à la photographie, tout est pour lui objet d’observation. Issu d’une tradition photographique documentaire, il propose à notre regard des images vraies qui nous permettent de nous rapprocher secrètement des activités urbaines. En fait, on y découvre une vie contemporaine ou l’architecture, les vitrines et les rues sont autant de manifestations d’une vie humaine singulière et fascinante.
Né à Budapest en Hongrie, Gabor Szilasi vit et travaille à Montréal depuis 1959. Il a enseigné la photographie à l’Université Concordia de 1980 à 1995 et a réalisé d’importantes séries photographiques dans les régions de Charlevoix, Beauce, Abitibi, et Lac Saint-Jean. Dès 1980, il retourne dans sa ville natale afin d’y photographier l’architecture, ses rue et ses habitants. Il a réalisé une trentaine d’expositions individuelles et participé à plus de soixante expositions de groupe. Par son approche documentaire tout à fait personnelle, il a influencé une génération de jeunes photographes dont le travail est significatif aujourd’hui.
Fasciné par la douceur des photographies anciennes il retrouve cette esthétique dans l’utilisation de la technique appelée sténopé qui remplace l’objectif de la caméra par un trou d’épingle. Comme il s’intéresse tout particulièrement au paysage urbain et à sa représentation photographique, pour lui, le quartier du RedLight devient un prétexte à une recherche formelle. D’ailleurs, s’il est ici question de mémoire, la technique ancienne utilisée par Guy glorieux et qu’il remet ainsi en valeur permet de capter les déplacements des gens, des automobiles, bref, tous changements sur un période de temps de plusieurs heures. La photographie devient évanescente tout en étant paradoxalement le témoin de nombreuses transformations. Le résultat photographique s’inscrit donc dans le processus même de mutation du quartier. Il le symbolise d’ailleurs dans le rendu du temps que l’on saisit très bien à travers l’empreinte lumineuse. Guy Glorieux réussit ainsi à nous faire remettre en question notre propre regard sur la ville.
Né au Québec, après des études en photographie à l’Université Concordia ainsi qu’une maîtrise en sciences économiques de l’Université de Montréal, Guy Glorieux abandonne une carrière de 25 ans comme économiste financier pour devenir artiste.
L’œuvre qu’elle réalise aujourd’hui dans le cadre de cette exposition donne à voir l’intérieur d’un des plus célèbres Peepshow de Montréal. On y découvre alors d’étranges mécaniques dont la qualité formelle détonne avec la gracieuseté des corps féminins doublement mis à nu par la caméra de l’artiste. Bien que le geste puisse être impudique, il semble curieusement empreint de respect. Car, bien qu’objectivé, le corps de la femme reste digne. La caméra qui prend la place exacte du client en mimant son regard, nous laisse, à nous, spectateurs de ces étranges scènes, l’impression que nous assistons déjà à une scène du passé.
Née à Montréal, Mia Donovan est photographe et cinéaste. Jusqu’en 2002 elle étudie à l’Université Concordia. Elle y complète un diplôme en histoire de l’art et en arts plastiques. Comme elle s’intéresse dès le début de son travail d’artiste à l’industrie du sexe à Montréal, elle était l’artiste toute désignée pour dévoiler les activités du Studio XXX quelques jours avant que le building ne soit démoli. Par ses photographies de type documentaire, tellement elles sont criantes de vérité, Mia Donovan met au jour une industrie où le désir est marchandé et devient commodité.
Manon Blanchette, Ph. D.
Certaines œuvres de cette exposition peuvent choquer par leur caractère explicite.
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